
Photo : Lara Herbinia
CAILLASSES LIVE
(W/Joëlle Sambi)
Dire les marges aux rythmes du slam et des beats électroniques, en extraire la beauté, le vacarme et les rages qui y suintent. « Caillasses Live » est un récital poétique, électrique et saphique tiré du livre éponyme. Un femmage politique qui fait grincer les dents parfois, fait vibrer les corps aussi et réchauffe les cœurs assurément.
Avec son recueil de poésie, Joëlle Sambi tisse une étoffe. Elle assure la protection des vivants et le passage des mots. Une plume affilée, aussi profonde et pleine que la forêt équatoriale. Tel un manifeste poético-politique, elle y déploie les cicatrices d’un corps-âme mâtiné de violences raciales, sexistes et homophobes. Sa langue se pare de mille éclairs afin de partager les raisins mûrs de la colère. C’est tout cela qu’elle porte sur scène, à la rencontre de l’univers musical de Sara Machine.

PAUVRE FILLE !
(W/Julie Lombe)
Dans cette nouvelle création, Julie Lombe incarne un fonctionnaire fantasque qui invite à régler une série d’impôts hauts en couleur, aussi obligatoires qu’injustes. Taxes rose, rouge, bleue, blanche… Elle parle cash du travail gratuit, des bas salaires, des dépenses genrées, de violence économique, de patrimoine et de morale. Alors qu’un chemin d’appauvrissement se dessine, entre les guichets naissent des poésies slams qui questionnent un sujet tabou : l’argent. Sur une création sonore de Sara Machine, la pièce rebondit du MLF à Margaret Thatcher et de Simone de Beauvoir à Beyoncé, dans un récit social d’émancipation financière aussi féroce que drôle.

Photo : Margot Briand
ANGLES MORTS
(W/Joëlle Sambi)
Pour avancer, il faut bondir sur le ring, se battre, prendre des coups, les encaisser, les esquiver, perdre et gagner. Portée par les rythmes électro pulsants de Sara Machine et les mouvements acérés de Kenza Deba, Joëlle Sambi monte sur scène avec la meute des siennes. Ensemble, elles rendent coup sur coup, fendent les jougs et tentent de faire maison.
Avec Angles Morts, l’autrice et performeuse explore les recoins des existences à la marge. Dans ce spectacle-ritournelle, ce mantra incessant, cette lutte en continue, les voix étouffées résonnent et trouvent écho. La scène devient alors un espace vibrant entre luttes et euphorie militante, où les corps s’expriment avec une ferveur contagieuse.

Photo : Cici Olsson
MAISON CHAOS
(W/Joëlle Sambi)
Autrice, poétesse, slameuse, afroféministe, activiste LGBTQIA+, exilée permanente, Joëlle Sambi est l’une des figures les plus engagées de la scène actuelle. Sa nouvelle création, Maison chaos, fait appel à des formes aussi diverses que le slam, le chant lyrique, la musique électronique, la vidéo et le son.
C’est un spectacle tissé de poésie engagée qui raconte les chemins que l’on emprunte pour échapper à la violence. Celle qui pousse à se recroqueviller sur une mémoire douloureuse, ou à se réfugier ailleurs. À prendre la route pour fuir ses démons intérieurs. À écouter les rides de nos corps tourmentés.